Avion, train, bus... Masques et désinfection de rigueur
Prendre l’avion cet été sera une expérience en soi. Aux contrôles de sécurité habituels s’ajoutent ceux liés au Covid-19. Des caméras thermiques sont par exemple déployées dans les aéroports parisiens afin d’identifier les passagers fiévreux.
Les compagnies peuvent décider, en outre, de contrôler individuellement la température de chaque voyageur. Air France applique cette disposition sur tous ses vols. «Si votre température excède 38°C, l’embarquement pourra vous être refusé», indique la compagnie. Le port du masque est obligatoire dans les aéroports et tout au long du vol, quels que soient le transporteur et la destination. L’idée de neutraliser le siège du milieu à bord des avions a rapidement été écartée : tous les sièges peuvent être occupés.
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Respecter le mètre de distanciation sociale ne sera pas une mince affaire dans les aéroports. Les infrastructures n’étant pas prévues pour cela, les files d’attente pourraient s’allonger de façon considérable. Certaines mesures devraient cependant permettre d’éviter la cohue lors de l’embarquement. Avec plus de rigueur que d’ordinaire, la montée à bord doit se faire par ordre de placement, en commençant par les passagers du fond de l’appareil. Idem pour le débarquement : les voyageurs devront rester assis et attendre le départ des passagers placés devant eux.
Dans les trains, fini le siège vide à côté de soi. Depuis début juin, la SNCF commercialise la totalité de ses sièges et non plus la moitié. Les voyageurs doivent porter un masque en gare et à bord des trains, sous peine d’être verbalisé à hauteur de 135 euros. Dans les grandes gares, les flux d’entrée et de sortie sont dissociés pour éviter que les voyageurs ne se croisent. Prévoyez votre repas avant d’embarquer : le service de restauration à bord est suspendu jusqu’à nouvel ordre.
Les autocars longue distance ont attendu la mi-juin pour reprendre du service. Flixbus rouvre progressivement son réseau national et international depuis le 18 juin, quand son concurrent Blablabus fera de nouveau rouler ses cars à partir du 24 juin. Les deux compagnies assurent renforcer leurs mesures sanitaires à bord : désinfection quotidienne des bus, mise à disposition de gel hydroalcoolique, etc. Tous les passagers de plus de 11 ans doivent porter un masque pendant le trajet. «Durant la période de redémarrage et jusqu'au 9 juillet», Blablabus ne commercialise qu’un siège sur deux. «Les familles peuvent voyager côte à côte mais les autres passagers garderont un siège vide entre eux», annonce la compagnie.
De son côté, le site de covoiturage Blablacar fonctionne à nouveau depuis le 2 juin, avec de nouvelles conditions de voyage. «Nous avons ajouté une option appelée «Un seul à l’arrière» pour les conducteurs qui souhaiteraient créer une distanciation physique dans la voiture et permettre au passager de s'asseoir seul à l’arrière», explique la plateforme.
Hôtels, gîte, camping... De l'accueil au petit déjeuner, l'hospitalité réinventée
À l'accueil de votre hôtel, gîte ou camping, ne vous étonnez pas d'être accueillis derrière une vitre en plexiglas. C'est l'un des nombreux aménagements mis en place par les hôteliers (et plus largement par les commerces et autres lieux publics) pour accueillir les clients. Chaque établissement doit désigner un «référent Covid-19», comme le prévoit le protocole sanitaire de la filière. Les professionnels ont l'obligation de rappeler les mesures sanitaires en vigueur dans l'établissement au moyen d'affiches ou de consignes orales. «Informez le client des nouvelles procédures mises en place et suggérez-lui de participer à certains actes (mise des serviettes dans un contenant prévu à cet effet en chambre ou à l'extérieur ; ouverture de la fenêtre de chambre avant de la quitter…)», indique une fiche conseils du ministère du Travail destinée aux réceptionnistes.
«Tout objet ou surface susceptible d'avoir été contaminé (en contact avec les mains)» doit être désinfecté, rappelle le protocole. Sont concernés les poignées de portes, les boutons d'ascenseur et les clés ou badges de chambre. Certains établissements cherchent ainsi à réinventer l'étape du check in . Dans les résidences Odalys, les clés sont disposées directement sur la porte de l'hébergement, dont le numéro est communiqué quelques heures avant l'arrivée par mail. «Les clients peuvent ainsi rejoindre leur chambre ou appartement sans passer par la réception. Ces mesures altèrent la dimension humaine de l'hôtellerie, mais elles sont nécessaires pour protéger à la fois les clients et le personnel», décrypte Laurent Dusollier, directeur général d'Odalys.
Pour regagner la confiance des vacanciers, les hôteliers cherchent à se distinguer au moyen de labels sanitaires. Le groupe Accor (Ibis, Mercure, Novotel…) affiche ainsi la mention «Allsafe», décernée par l'organisme d'inspection Bureau Veritas. Le gouvernement encourage par ailleurs les professionnels du tourisme, dont les hôteliers, à apposer une affiche «Notre établissement s'engage à respecter les consignes sanitaires» à l'entrée.
Le Covid-19 ne signe pas la fin du petit déjeuner sous forme de buffet. Mais «les lieux de concentration de type buffet seront évités ou a minima repensés», indique le protocole sanitaire. Ce type de petit déjeuner peut donc être proposé s'il respecte une série de mesures : limitation du nombre de clients simultanés, sens unique pour éviter les croisements, etc. Comme dans les restaurants, les tables sont espacées d'un mètre. «Il faudra privilégier les portions individuelles et éviter de laisser les produits à l'air libre», préconise Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), qui ajoute que «les hôteliers devront laisser le choix au client entre un repas en salle ou en chambre».
Le principe est que le personnel n'entre jamais dans les chambres tout au long du séjour.
Laurent Duc
Pour protéger le personnel, l’UMIH souhaite dissocier le nettoyage et la désinfection et séparer le «circuit propre» du «circuit sale». «Habituellement, un même employé fait tout, du changement du linge de lit au nettoyage de la salle de bains. Il faudra désormais séparer les tâches», décrit Laurent Duc. Au retour de leur balade, certains vacanciers pourront trouver leur chambre comme ils l’ont laissée le matin. La plupart des hôtels choisissent en effet de ne plus effectuer le ménage tous les jours, mais tous les trois ou quatre jours en cas de séjour de longue durée.
«Les clients pourront toujours demander des serviettes, des produits cosmétiques ou du linge du lit supplémentaire, le principe étant que le personnel n’entre dans les chambres tout au long du séjour.» Tout cela a un coût : «Le budget alloué au nettoyage risque de doubler. Il semble impensable de répercuter ce surcoût sur le prix de la nuitée.» Certains hôtels prennent aussi l’initiative de laisser les chambres vides pendant un ou deux jours entre chaque client.
Sport, loisirs... Sur la plage ou dans l'eau, une liberté encadrée
Le sable chaud, le bruit des vagues… et les gestes barrières. Depuis le 2 juin, vous pouvez à nouveau poser votre serviette sur les plages françaises, du Nord jusqu'au Pays basque. Mais les mesures de sécurité sanitaire restent de mise. Les préfets et les maires peuvent effectuer des contrôles, imposer le port du masque, voire fermer les plages si la distanciation physique n'est pas respectée. Dans plusieurs stations balnéaires, des agents et des «ambassadeurs de plages» ont été recrutés.
Les gestes barrières nous suivront également à la piscine, même si celles qui contiennent du chlore «ne semble[nt] pas un lieu propice pour la survie et le développement des virus», selon un avis de la Société française d’hygiène hospitalière, saisie par la Direction générale de la santé. Pour la réouverture des bassins privés à usage collectif, dont celles des hôtels et des résidences de tourisme, les autorités sanitaires préconisent une limitation de trois baigneurs pour 2m² et une distance d'au moins un mètre entre chaque transat.
Dans les musées et sites culturels, chaque établissement met en place ses propres règles sanitaires. Outre le port du masque, l’installation de distributeurs de gel hydroalcoolique et un système de réservation et de quota sont des mesures largement appliquées dans les espaces d’exposition. Mais d’autres sites ont instauré des règles plus strictes, comme un sens unique de circulation, la suppression ou la limitation des visites collectives.
Après trois mois de confinement, la reprise des activités sportives relève presque de l’urgence nationale. Les sports collectifs sont autorisés depuis le 22 juin, mais les sports de combat restent interdits. Les séjours de l’UCPA en France ont repris le 13 juin avec des mesures sanitaires adaptées. «L’objectif est que les gens soient en confiance sans pour autant tout réglementer», nous affirmait le directeur général de l’UCPA, Guillaume Légaut, le 29 mai dernier.
Des protocoles régissent chacune des activités. Pour l’escalade par exemple, la magnésie en poudre sera remplacée par de la magnésie liquide, qui contient de l’alcool et permettra d’éviter la propagation du virus sur les prises. Pour les sports nautiques, le matériel sera désinfecté avant chaque manipulation. D’une manière générale, des tutoriels vidéo appuieront les explications des moniteurs, ceux-ci ne devant plus s’approcher des participants pour corriger leurs gestes.
Les balades en pleine nature restent très encadrées. Il convient toujours de favoriser les espaces et les itinéraires les moins fréquentés. La distanciation physique doit être mesurée selon la vitesse de marche de chaque pratiquant et du risque de contamination par postillons et gouttelettes de transpiration. « Ainsi des marcheurs évoluant à la vitesse classique de 4 km/h veilleront à garder un espacement d'au moins 2 mètres, alors que des marcheurs à 6 km/h s'espaceront d'au moins 5 mètres», théorise la Fédération française de randonnée. À croire que les randonneurs devront s’improviser géomètres...
June 25, 2020 at 12:00PM
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Contrôles à l'aéroport, petit déjeuner en chambre... À quoi ressembleront vos vacances d'été ? - Le Figaro
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le déjeuner
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